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05/07/2011

"LYCEE PLUS", UN NOUVEAU GADGET DU CONSEIL REGIONAL. (intervention en séance plénière le 1er juillet 2011)

 

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Cet Appel à projet nous laisse dubitatifs.

Jusqu’à maintenant dans ce domaine, la région répondait à des demandes des lycées en investissement. Maintenant les besoins sont couverts, nous a-t-on dit,  donc on passe au financement du  fonctionnement ! Pourquoi  la région devrait-elle s’engager dans une nouvelle action, ouvrir un nouveau robinet d’argent public ? Surtout que vous avouez être là  hors de nos compétences ? Il s’agit là d’un choix politique de dépenser toujours plus, alors que vous annoncez régulièrement lors du Budget primitif vouloir vous recentrer sur nos « cœurs de métier » !

Le choix politique, il est aussi dans les thèmes retenus :

-          Le développement durable, pour flatter un certain électorat…

-          L’équité sociale. Avant seuls les lycées les plus touchés étaient concernés, maintenant le financement est ouvert à tous. Comment va-t-on procéder pour cibler les lycéens les plus défavorisés sans les stigmatiser ? Piège de l’égalitarisme !

-          Le troisième thème sera choisi chaque année, il est simplement mentionné que le projet doit être « participatif ». Vaste programme ! Si je comprends bien, il devra être encore plus « co-construit » que les autres ? Puisque la « co-construction » fait partie de cet affligeant jargon que vous affectionnez ! Alors, pour le premier axe « développement durable »,  les projets seront donc « éco-co-construits » ???

 

Nous nous abstiendrons donc sur ce premier appel à projets, nous réservant de voter les demandes de subvention au cas par cas. Au passage, nous saluons votre volonté d’associer tous les élus à la sélection des projets qui se fera en commission. Vive la co-construction !

Françoise GROLET.

VOTE DU CONTRAT DE PLAN REGIONAL DE DEVELOPPEMENT DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES (CPRDFP) AU CONSEIL REGIONAL, LE 30/06/11

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Monsieur le Président,

Messieurs en vos grades et qualités,

Mes chers collègues,

 

Je regrette de venir rompre le consensus… mais nous avons entendu invoquer plusieurs fois à cette tribune l’humanisme, or le véritable humanisme, c’est respecter l’humain dans ses attentes et ne pas le payer de mots.

 

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. Faut-il conclure que la difficulté à trouver une appellation simple et lisible à cet outil témoigne de votre difficulté à le concevoir ? Le groupe FN tend à le croire, et l’avis pour le moins mitigé du Comité Economique et Social nous conforte dans notre idée.

 

Dans le dernier PRDF voté en 2005 on voyait fleurir l’expression « formation tout au long de la vie », mise entre guillemets, expression issue du Memorandum européen sur la formation. Aujourd’hui, plus de guillemet, c’est entré dans le langage courant, je veux dire le jargon courant.

 

Encore quelques années, et il nous faudra une traduction simultanée en français. 

Le nouveau jargon, c’est par exemple le licenciement, la perte d’emploi rebaptisé « mobilité subie ». Ou mieux, le terme d’élève qui devient « apprenant ». Hélas, l’apprenant s’il sèche devient un « décrocheur ».  Je vous laisse imaginer au cinéma « les Aventures de l’apprenant Ducobu » ! Quel soulagement d’apprendre (p15) que le projet académique 2010 2013, en application de la Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, mentionne clairement comme objectif –attention suspense-  l’élévation des niveaux scolaires ! Tout devrait aller mieux désormais ! D’autant que le contrat de plan prévoit que (je cite) « des cellules de veille devront repérer les apprenants décrocheurs ». Tout cela est vraiment faire injure aux générations d’enseignants qui n’ont pas attendu pour apporter une attention individuelle à chaque élève, et aux 140 000 jeunes sacrifiés qui sortent chaque année du système scolaire sans aucun diplôme.

 

On est soulagé d’apprendre que l’Union Européenne a défini 8 « compétences clé » à acquérir par chaque citoyen. Si l’Europe, s’en mêle, l’efficacité va vite être au rendez-vous !

 

Parlons clair : il s’agit de permettre par la formation d’ouvrir les portes de l’emploi. Ce n’est pas une mince affaire, mais comment croire à votre prétention de vouloir « repositionner la Lorraine comme une grande région industrielle d’avenir » ? Sans politique volontariste de réindustrialisation, cela restera lettre morte !

 

Quel rêve encore, lorsque vous voyez des signes de reprise dans l’évolution de l’emploi salarié dans certains secteurs : il faut une bonne dose d’optimisme pour considérer comme encourageante la hausse de l’intérim ou des emplois non productifs (administration publique, enseignement, santé, social !)

 

S’agissant des fonds utilisés pour la formation, il convient de garder sans cesse à l’esprit que c’est le monde professionnel qui en reste le principal financeur. C’est donc aux  branches professionnelles qu’il devrait revenir de gouverner la formation professionnelle de la façon la plus efficace.

 

L’arrivée de l’Etat dans la gouvernance de la formation ne saurait faire oublier que celui-ci entend s’asseoir à la table des décideurs, sans pour autant annoncer sa participation au financement. L’Etat mettra sa part, mais laquelle, nous n’en savons encore rien.

 
Remarquons également avec intérêt que le Rectorat est cosignataire, ce qui tend à institutionnaliser le rôle particulier du système éducatif représenté par l’Education Nationale alors même que celui-ci a administré la preuve de son échec, voir les multiples plans de lutte contre l’illettrisme. Avouez qu’entre un signataire qui prétend décider sans financer et un signataire dont les résultats constituent un échec flagrant, les fées qui se penchent sur le berceau de la formation ne peuvent lui apporter beaucoup de bonheur.

 

Concernant l’outil de formation lui-même, il convient principalement de ne pas le détourner de son objectif comme rappelé en début de propos. L’inventaire des stages de formation confirme qu’existe un certain nombre de stages parking sans débouchés, dans le seul intérêt de faire baisser artificiellement et temporairement les chiffres du chômage.         Assurément n’entre pas dans le champ de la formation professionnelle les stages de « pose de faux ongles et extension de faux cils », comme nous en voterons une pléthore demain en CP, ou encore la « réflexologie plantaire » qui vient de connaître une publicité inespérée, tout cela risque de n’apporter que désillusions et amertume aux publics ayant cru accéder à un emploi. Pourquoi vouloir à tout prix augmenter le niveau de qualification alors que tous les emplois potentiels ne le nécessitent pas, et que déjà de nombreux diplômés s’expatrient ?

  


Restituer le contrat de plan dans un contexte global, c’est aussi se préoccuper de l’emploi. A quoi sert-il d’investir des milliards d’euros dans la formation si les emplois auxquels on accède ne sont pas protégés ? Le constat de la délocalisation inéluctable de nos emplois industriels à cause de la globalisation est l’occasion de questionner la cohérence des groupes de cette assemblée qui unanimement défendent l’euro-mondialisme. Ici, la région essaie de compenser les résultats d’une folle politique dont la majorité des élus approuve les fondements !

 

Nous regrettons de constater que le document cadre pèche par le manque d’indicateurs chiffrés de la performance des actions de formation. Comment avancer sans ce diagnostic ? Nous sommes ici cohérents avec notre demande constante d’une évaluation des politiques publiques.

 

Nous considérons que la recherche du consensus à tout prix entre les acteurs de la formation a abouti de fait à l’expression du plus petit dénominateur commun, consensus fondé sur des vœux pieux et des formules incantatoires chères à certains sectataires de l’Ordre du Temple Scolaire, ou, pour citer le Conseil économique et Social, des « engagements peu engageants ».

 

A la lecture de phrases telles que « l’emploi demeure la priorité de chaque Lorrain pour espérer vivre dignement »  on conclut que l’emploi qui devrait être un droit pour chaque Lorrain, et une ardente obligation pour le responsable politique, n’est qu’une espérance lointaine. Au stade de la présentation du contrat de plan pour les années à venir, le politique a déjà démissionné.

Mais il reste toujours une petite flamme d’espoir pour les Lorrains !

 

Françoise GROLET.